Rien n'est jamais définitif et l'histoire ne se fige pas à l'instant présent. « L'ordre mondial » comme toute matière vivante est en perpétuelle évolution au gré des rapports de forces économiques. L'ordre est en fait le produit d'une somme de désordres et de convulsions plus ou moins tragiques de par le monde. Les rapports de forces supposent des affrontements de diverses natures.
Les plus manichéen pensaient qu'avec la chute du mur de Berlin et l'effondrement du stalinisme, tout était réglé. Le capitalisme libéré des contraintes politiques et idéologiques et des menaces venues de l'est allait s'employer au bien être de l'humanité. Ils ont oublié un principe essentiel du système dont ils sont les propagandistes zélés et qui leur tenait de « crédo », la concurrence. Cette concurrence dont ils étaient les « chantres » n'est plus entre pays et nations mais entre firmes par nations interposées . Ce n'est pas une nouveauté depuis la première grande guerre et les différentes phases de mutation du capitalisme. Le nouveau capitalisme maffieux exige non seulement sa part , jusque là cantonné à l'est, mais son insertion rapide dans le cadre de la mondialisation impérialiste. L'émergence de cette bourgeoisie en peu de temps, issue du banditisme et de l'argent sale, suit une logique très néo libérale sans la culture et l'éducation propre à la vieille classe à laquelle ils appartiennent dorénavant . Habituée aux conquêtes et à l'argent facile en une décennie et à peine plus pour d'autres, la marche en avant du capitalisme actuel lui semble lente. Elle joue du menton à la Poutine et le futur n'a jamais été moins incertain pour la paix. Pour atteindre un phase de plus dans son développement ces nouveaux riches ont besoin de la dimension de l'Empire et plus. Cette dimension c'était celle de l'URSS mais l'ancienne zone d'influence héritée de Yalta est émiettée et en proie à la concurrence occidentale économiquement et disputée politiquement. C'est un affrontement de gangs qui se prépare, sans règles et sans lois. Un seul consensus entre eux, pas de frontières protectrices et pas de « codes du travail ». Les deux camps, le vieux et le nouveau, s'accordent sur un point, le travail est une ressource naturelle renouvelable et inépuisable qu'il faut exploiter sans contrainte et sans contre partie . Le bras de fer est a à peine commencé qu'un nouveau concurrent se profile plus à l'est avec la nouvelle bourgeoisie chinoise à la recherche de son autonomie et de la part du butin des voleurs sans frontières. Cette concurrence mondialisé n'entraînera pas la baisse des prix mais la concentration à outrance, au moins au même rythme que par le passé, avec les mêmes convulsions et les mêmes conditions de monopole . Les premières victimes seront les salariés, seul vecteur compressible de la production. La concurrence c'est aussi la course à l'esclavage du moins disant social qui a également pour effet de multiplier l'offre par une production croissante et en tarissant la demande liée à l'évolution de la masse salariale. Le serpent se mord la queue d'autant plus que pour produire le capitalisme a besoin de régimes stables et autoritaires (paradis de l'investissement) et de disposer des sources d'énergie, sans minorer l'eau dans les enjeux. Le capitalisme dispose des sources d'énergie mais insuffisamment et pas de toutes et il lui faut des régimes à sa solde ou faibles et instables et achetables. Le capitalisme marche vers son stade suprême, l'Impérialisme total, la terre aura au moins un propriétaire avec des régisseurs nationaux . L'ordre mondial, c'est ainsi que le désordre est baptisé préfigure déjà d'un ordre régnant sur le monde , la barbarie. « Si tu veux être plus compétitif que les esclaves à égalité de moyens , il te faut accepter d'être plus esclaves queux ».