Arrivé au fond comme dans les années soixante ou en crise après des périodes de pouvoir ou de participation au pouvoir, le renouveau du Parti a toujours été construit sur une ligne de gauche et d’unité à gauche. C’est une constante historique fort compréhensible. L’échec face à la guerre de 14 conduit à la scission, le « cartel des gauches », la fin du Front populaire, le vote des « pleins pouvoirs », la politique de troisième force, la guerre d’Algérie et la grande fédération de Gaston Deferre conduisait ce dernier à 5%.
Le renouveau réapparaît sur des positions de gauche et sur des références « marxisantes ». C’est systématiquement sur ces thèses que le PS se reconstruit, après la guerre de 14 et la scission avec le maintient de la CGT et ensuite le congrès de 1933 au cours duquel un certain nombre de néos sont exclus, notamment Marcel Déat. L’appel à l’union et l’arrivée du Front Populaire. L’exclusion de la gauche révolutionnaire et de la fondation du PSOP réintroduit la crise et ensuite l’incontournable vote des pleins pouvoirs. Le congrès de 46 réaffirme l’attachement à la « dictature du prolétariat » et à l’épuration du Parti, commencé en 1944 de tous les éléments défaitistes, des défaillants des traîtres et des lâches et ne reconnaît dans ses rangs que des démocrates et des socialistes sincères, des républicains et des révolutionnaires ardents etc …etc…
Et puis, les vieux démons jusqu’au congrès d’Epinay et l’union de la gauche et le « Front de Classe ». Le congrès de Metz conduit à la victoire de 81, puis progressivement c’est le retour des vieux démons. Socialisme devient un « gros mot » et plus libéral que moi tu meurs et le cycle infernal revient. C’est quand on est par terre que l’on sait qu’on est tombé, c’est la formule consacrée au PS et qui témoigne de ses crises de direction qui n’a de socialiste que le sigle PS qui est devenu au socialisme ce que le Port-Salut est au fromage. Tout le monde l’aime mais personne n’en mange.