Sarko, Blum, Jaurès

  Nicolas Sarkozy a des références mais ne les livre pas. Il préfère citer Blum et Jaurès, pour s’adresser aux ouvriers. Ses références idéologiques et politiques, il les garde pour sa clientèle, qui ne fréquente pas les mêmes endroits. Pourquoi parler de ces derniers au Peuple, il ne les connaît pas, si ce n’est que comme adversaires dans le combat social. Blum et Jaurès, cela me dit quelque chose et éveille ma conscience, de prolétaire, de militant et de socialiste.

  Mais ce n’est pas à notre conscience, à laquelle Sarko fait appel. C’est au subconscient de millions de travailleurs, auquel il fait appel. Ces deux hommes qui entre autres ont jalonné les dures épreuves et des combats parfois sanglants, du mouvement social et ouvrier français mais qui ont également ouvert la voie aux plus grandes espérances du 20éme siècle. Puisque le PS, n’a plus Jaurès et Blum comme référence politique, au point que nos propres adversaires peuvent s’en saisir impunément. L’héritier des commanditaires de Raoul Vilain et de ceux qui hurlaient contre la politique du Front Populaire a osé. Il a osé passer une ligne qui n’était plus gardée.

  Nul était besoin, pour lui ; de remonter à Marx, dont sont nombreux encore ceux qui utilisent à son encontre les mêmes critiques, que celles qui étaient formulées à la fin du 19éme, par les réactionnaires les plus violents anti-socialistes et les mêmes n’eurent de cesse de les répéter contre Jaurès et Blum. Il faut une sacré dose de cynisme au candidat de la droite, pour en arriver là, et le calcul politicien est insuffisant pour lui prêter le sens de la tactique. Content et satisfait de lui, puisque le PS abandonne une part de son histoire de Parti Ouvrier, comme pour suggérer qu’il peut récupérer ce qui a été laissé par d’autres. C’est un repère social et politique, tant Jaurès et Blum ont fortement marqué l’opinion et bien au-delà de leur existence . C’est une permanence dans l’inconscient collectif.

   Le Champion de la droite et du Libéralisme a pourtant oublié l’essentiel, C’est l’œuvre de ces deux hommes, indissociables du mouvement Ouvrier. Ce qu’ils ont été, comme tout ce qu’ils ont réalisé, c’est tout ce que Nicolas Sarkozy exècre. Ces deux grands dirigeants manquent, pour rendre corps et esprit au socialisme et à toute la gauche. Ils manquent dans leurs idées, comme il manque des dirigeants de cette dimension. A grands desseins….. grands dirigeants et l’inverse aussi, pour rassembler la gauche toute entière, sans exclusive, de tous ceux qui se réclament du Socialisme pour redonner un sens au combat social et des perspectives claires de transformation sociale ,politique et économique. La rupture avec un système dont ceux qui s’y lovent sont nombreux dans nos rangs, pourquoi iraient-ils défendre l’héritage de Jaurès et Blum, si ce n’est pour les mêmes raisons que Sarko les cite.     

  Enfin , des adversaires nous rappellent à nos racines , cela est rare dans notre Parti, par pudeur pour certains d’entre nous ? Au nom du modernisme pour d’autres préférant le « Formica politique » contre on ne sait quel archaïsme. Moderne, ce lieu commun de l’auberge espagnole du qualificatif, qui rejoint sur le dictionnaire politique, valeur, imagination, créativité et la confiture que l’on étale sur le pain quand il en manque. Jaurès et Blum réveillez-vous