Le retour du religieux ?

Qui veut donc imposer le religieux dans les affaires publiques ? Ce n’est pas nouveau avec tous les régimes conservateurs et réactionnaires. Le fascisme, le franquisme et le pétainisme ont appliqué la politique sociale de l’église. Ce fut en son temps la référence sociale du national-catholicisme, non seulement comme l’élément fondamental de la collaboration de classe mais également comme moyen d’aliénation de masse. Les néo-conservateurs depuis Reagan aux USA et plus particulièrement avec Busch en font un pivot de l’idéologie néo-libérale.

Les " chicagos-boys " à la lumière du franquisme, expérimentent ce modèle au Chili après le soulèvement militaire auquel ils ont activement participé. En Espagne ce fut quarante ans de silence de crimes et de lavage des cerveaux afin de devenir apte à recevoir un capitalisme " moderne ". Le néo-libéralisme se bat sur tous les fronts ,y compris sur les idées. C’est un combat idéologique délaissé par la gauche.

Nicolas Sarkozy emboîte le pas et ses déclarations et discours en la matière ne sont pas accidentels ,ils s’inscrivent dans une logique politique " globale " dans un système " globalisé ". C’est la marche en avant de la mondialisation libérale doté d’une caution mystificatrice . La charité sociale remet en en cause les solidarités " républicaines " et permet de substantielles économies au capitalisme. Naturellement " Rerum Novarum " ayant pénétré bien des esprits à gauche, celle-ci se trouve devant un dilemme. A ne pas vouloir remettre en cause le système on est contraint d’accepter les idées qui vont avec. A vouloir repousser Marx à n’importe quel prix on obtient l’inverse de ce que suppose le socialisme.

Il reste toutefois à convaincre et cela semble peu probable compte tenu de la désaffection par rapport à la religion et de l’évolution du rejet de celle-ci par les jeunes générations. Il reste à tenter de l’imposer et pour cela, la réintroduire dans la sphère publique. La démarche du Président de la République est assez significative d’un combat qui est livré contre la République elle-même, son histoire et ses traditions. Notre système est incompatible avec la mondialisation qui n’est pas comme le prétendent certains l’avenir de la démocratie mais sa fin. Le retour de la religion c’est le retour de ce qui a toujours justifié l’oppression. La mondialisation prépare le système qui va avec.