Cette proposition du travail permanent et à « flux tendu » désoriente un peu plus les salariés et provoque dans les faits des troubles plus importants dans les rapports familiaux. On connaît les méfaits du travail posté ou décalé pour la santé et l'équilibre des travailleurs et bien ils en rajoute une couche de plus en utilisant les témoignages du « lumpen prolétariat » et de ceux qui ne peuvent que se résigner devant la pression patronale . Personne ne peut nier cette pression des employeurs, à moins de n'avoir jamais travaillé dans une entreprise, dont on sait que seuls les rapports de force comptent. Face à la violence morale du patronat et ses menaces seule la force collective des salariés est susceptible de l'emporter, « il n'y a de loups que là où il y a des agneaux ».
Avec le dimanche , il y a tout le reste qui progressivement risque d'être grignoté y compris les repos hebdomadaires qui seront attribués selon les commandes et à la discrétion de l'employeur et selon son bon vouloir. Pas de lois, pas de règles, pas d'Etat dans le domaine du travail, qu'est-ce qui différencie dès lors le patronat de la maffia et l'esclavage salarié du non salarié. Le patronat aurait tous les droits et appliquerait son droit en l'opposant aux salariés en charge de tous les devoirs. Après le démantèlement du code du travail , la droite va plus loin avec la remise en cause du repos hebdomadaire et à terme du repos tout court. C'est un retour sur un siècle et demi de vie sociale et un contre sens de l'histoire dont « la roue ne tourne jamais à l'envers » (Marx). C'est là un processus naturel du capitalisme, calmé un temps par le compromis historique issu d'un rapport des forces, inversé depuis trois décennies. Qu'ils prennent garde car rien n'est définitif et la « violence des opprimés n'a d'égal que celle qu'ils ont subie » (Jaurès).