L’insolvabilité des ménages américains et de tous les autres qui vont suivre, c’est une des conséquences de la crise et son révélateur . Ils ont payé et d’autres vont suivre en repayant la « dîme » au capital. La nature des emprunts à taux variable est le dernier mécanisme de « pompe à fric » parmi les plus sophistiqués dont les intérêts ne sont pas versés en fonction de la somme empruntée mais en fonction de la valeur réactualisé du bien acquis. Quand la valeur monte et pas l’inverse. Ce mécanisme est à la dimension d’un processus de profit maximum instauré par les milieux financiers sur la part de valeur qui ne leur appartient pas. La conséquence est révélatrice de pratiques générales sur l’ensemble du circuit de la production à la consommation .
Les causes de la crise sommeille au fond des coffres des paradis fiscaux, l’accumulation éhontée du produit des différentes spéculations, y compris de celle de l’immobilier américain. Toute spéculation génère de l’insolvabilité ou une part d’insolvabilité. La spéculation a pour effet de faire monter les prix et le but pas toujours atteint, c’est de réaliser le profit maximum en dehors de la valeur réelle du produit qui se traduit par la valeur d’échange. En l’occurrence c’est pire puisque le propriétaire d’un logement n’est de fait plus propriétaire de la plus-value produite par le bien acquis. Elle est taxée par le capital.
La recherche du profit maximum produit les délocalisations afin d’obtenir des marges plus importantes sur le travail et d’empocher le différentiel des taxes et cotisations sociales inexistantes dans la plupart des pays d’accueil . Sous prétexte de compétitivité internationale, les délocalisations permettent de multiplier les plus-values. Déjà Raymond Barre premier Ministre insistait sur la nécessité de la baisse du coût du travail, au nom de la compétitivité , bien sur . Le travail part et s’internationalise et dans le même temps le pouvoir d’achat des salariés des pays émergeants et souvent néo esclavagistes ne permet pas de consommer ce qui est produit . Ces productions sont à usage des pays avancés qui importent ces produits alors que la masse salariale est relativement en baisse constante. Des salaires plus faibles et avec la précarisation du travail de plus en plus de ménages deviennent « insolvables » sur le moyen et long terme et si en plus leurs biens durement acquis sont l’objet d’une nouvelle ponction sur la valeur virtuelle en devenir. Des usines que l’on voudrait sans ouvriers, la production assurée par des salariés toujours sous-payés, en intérim, la ballade des produits en camion, d’un site de production à un autre témoigne de l’immense gaspillage à l’échelle planétaire, pour un peu plus de profit et beaucoup de nuisances. Toujours moins de salaire pour plus de profit et toujours produire plus pour plus de marge et 80% de salariés qui consomment avec moins de salaire. Comment peut-on avec moins de salaire des 80% de la population consommer davantage. Le serpent se mord la queue.
La logique est d’autant plus claire que le rapport Capital-Travail est inversé en faveur du capital et la part gagnée sur le travail alimente pour l’essentiel l’accumulation, elle n’est plus dans les circuits de la consommation, elle dort dans les coffres des paradis fiscaux. C’est le trésor de guerre du capitalisme et aucun gouvernement ne propose d’y toucher pour régler la crise. Ils se tournent donc vers le travail pour exiger un nouvel effort et lui faire à nouveau payer les exigences du capitalisme, à la hauteur du capital accumulé . La rupture de l’équilibre qui produit la crise correspond au déséquilibre du rapport capital-travail amplifié par des mesures , des pratiques et les politiques financières et monétaristes.
Le tout marchandise et la disparition des services publics dans la plupart des pays « industrialisés » concours au déséquilibre. Il n’y a plus de secteur préservé des appétits féroces de l’argent. Tout est livré aux voleurs et au pillage des grandes multinationales. Il y a plusieurs facteurs à la crise mais l’une est prépondérante , c’est l’énorme concentration de capitaux accumulés pris sur le travail. L’apparition d’une nouvelle bourgeoisie en Russie, vite enrichie puisqu’elle aussi participe activement à la captation des richesses et au « racket » planétaire, précipite également les choses. La crise s’étend à la dimension de l’impérialisme qui se dessine, stade suprême du capitalisme.