Débile et aliénant.

 
                  La mort de Mickael Jakson a été l'occasion d'un déferlement médiatique sans précédent, à tel point que le « service public » télévisuel a consacré toutes les infos sur ce décès. A croire que plus rien n'existe et aucun événement d'ampleur ne c'est produit sur la planète. Pas de grève, plus d'affrontement, tout a cessé avec la disparition du chanteur. Comme si tous les problèmes disparaissaient avec l'idole, idolâtré pour la circonstance. Sa mort est jetée en pâture avec le plus grand mépris qui soit, celui de laisser penser que là est l'essentiel et que tout le reste est secondaire et superflu. La mort d'un proche, c'est triste, la mort est triste, pour tout le monde mais c'est ainsi, chacun né vit et meurt. Les conditions dans lesquelles on disparaît ajoutent à la tristesse, surtout pour les proches.
                 Ce n'est pas à un avis de décès que nous avons eu droit mais à l'obscénité , à la débilité aliénante. Tout est réduit au « pipeul » et au « pipeau ». Culte de la personnalité, voyeurisme et infantilisme sont les ingrédients nécessaires pour amuser le bon peuple, ramené au rang de « populasse » par ceux qui ont paraît-il la mission  d'informer. C'est la pratique habituelle de toutes les dictatures et des régimes autoritaires, aliénez aliénez, il en restera toujours quelque chose. On amuse ainsi les pauvres pendant que les riches rigolent car ils savent que pour bien exploiter il faut aliéner. Le culte de la personnalité n'est jamais anodin, c'est de tout temps un redoutable instrument politique au service de la domination afin de soumettre les consciences.
                  Bien des hommes et des femmes qui ont joué un rôle important sont morts dans l'indifférence médiatique, des inconnus également , dans d'atroces souffrances et dans de dramatiques conditions. Ils meurent pour que d'autres puissent vivre, dignement. Des peuples entiers sont saignés et il n'y a que peu de mots pour expliquer les raisons de la révolte, celles de la colère et de l'indignation . Cacher le sang avec de l'eau de rose ne guérit pas les plaies, ni la détresse . Le mineur, l'ouvrier du bâtiment et tout ceux qui meurent pour une poignée d'euros, à peine de quoi survivre, qui en parle. Perdre sa vie ou être handicapé pour que d'autres s'enrichissent et laisser une famille dans le dénuement et le désarroi le plus complet. Cela semble si naturel et normal à ces messieurs dames, comme mourir d'une balle ou à coup de matraque pour celui et celle qui refusent de telles fatalités. Pour simplement vouloir vivre libre et ne pas subir le joug, du capital, de la religion et de l'exploitation. Pour faire oublier tout cela, ils balancent  l'eau de rose de la débilité afin de détourner les consciences de la réalité. Aliénez, aliénez ! Il en restera toujours quelque chose.